7 Décembre 2017
Proche par la pensée des Pères grecs, le Père Brune insiste sur la théologie de la divinisation qu'il a étudié dans son ouvrage Pour que l’homme devienne Dieu115 et en tire les conclusions sur le caractère non définitif du statut accordé au défunt après sa mort.
Pour le Père Brune, la descente de Jésus après sa propre mort au séjour de ceux qui étaient morts avant lui qui n'est pas un mythe mais correspond à la réalité décrite par saint Pierre dans le Nouveau Testament131 et évoquée dans le symbole des Apôtres. Cette prédication est confirmée par de nombreux messages supposés venus de l'au-delà : certains décédés sont missionnés par Dieu pour prêcher l'Évangile à ceux qui ne l'ont pas connu sur la Terre132. Cette idée est reprise dans un ouvrage du IIe siècle, le Pasteur d’Hermas qui explique qu’à leur mort les apôtres vont à leur tour proclamer la Bonne Nouvelle à ceux qui sont morts133,Note 13. Chaque défunt s’épanouirait dans un domaine qui reflète son savoir, ses connaissances, sa sensibilité et son vécu et les âmes se répartiraient en groupements selon leurs affinités134
Les messages de Pierre Monnier cités par François Brune affirment d'ailleurs que le Christ est descendu dans les régions des « ténèbres du dehors » avant même de consoler les apôtres désolés afin d'« apporter aux âmes en détresse la certitude glorieuse qu’il y avait pour elle une lumière sur le chemin de la sombre vallée des regrets et des larmes135. » Selon les messages, le repentir est possible dans la patrie spirituelle où les anges de l’Éternel s’emploient aux rachats des condamnés qui ne sont pas sans espérance136.
Dans son œuvre, le Père Brune regrette régulièrement la division des églises orthodoxes et de Rome137. À ce titre, il constate que les églises uniates constituent par leur existence même un obstacle au rétablissement de la parfaite communion des églises : elles ont eu leurs martyrs et il serait difficile de leur demander de réintégrer l’église orthodoxe138.
François Brune affirme que le vrai christianisme doit être cherché chez les Pères grecs ou orientaux (arméniens, syriaques, coptes, géorgiens) ; en effet, lors des 7 premiers conciles œcuméniques, ceux qui ont précisé l'essentiel de la foi chrétienne, sur plus de 3000 évêques, seuls 25 étaient de langue latine229. Qui prétend se rattacher à la foi de la primitive Église, doit aller la chercher avant tout dans ceux qui ont fait ces conciles139. Il regrette la part prise par saint Augustin en Occident qui s'explique par la perte de la connaissance du grec en Europe occidentale au Moyen Âge qui a laissé à son œuvre dont il reconnaît l'ampleur exceptionnelle par ailleurs
La théologie des églises occidentales (catholique ou protestantes) s'est coupée de la grande Tradition des Églises d'Orient et le Père Brune regrette la tendance de nombre de théologiens occidentaux, « à la merci des courants d'air qui passent », à retraduire en vocabulaire chrétien toutes les nouvelles modes, du structuralisme aux sciences humaines, psychologiques et sociologiques, ce que saint Thomas d'Aquin avait fait déjà fait en son temps avec l'aristotélisme140. Pour François Brune, les commentateurs occidentaux sont tellement peu habitués à la pensée des Pères grecs que quand ils en étudient un isolément, ils croient que sa position est originale et le soupçonne d'hérésie alors que celle de tous les chrétiens d'Orient141.
De fait, sur le péché originel, l'essence de Dieu comme amour et Lumière, le mécanisme de la rédemption, la divinisation, le Père Brune se sent beaucoup plus proche de la tradition théologique orthodoxe que des traditions théologiques occidentales. François Brune reconnaît qu'il aurait pu rejoindre l'Orthodoxie mais il ne l'a pas fait, parce que les passages d’une Église à l’autre rendent les rapports entre elles délicats et qu'indépendamment de la théologie, les dogmes aux catholiques et aux orthodoxes étant largement communs, c’est par l'Église catholique que l’Amour de Dieu même parfois déformé est annoncé en France et en Occident142. Par ailleurs, le Père Brune constate que l'enseignement des Pères des Églises orthodoxes d'Orient est confirmé par les expériences des mystiques catholiques d'Occident plus que par les théologiens occidentaux. Enfin, concernant les dogmes, il souscrit au mot attribué à Jean XIII : « fermeté sur ce qui est sûr, liberté sur le reste » ; or, ce qui est sûr se résume aux définitions des premiers conciles et il existe selon les mots de Pierre Monnier de « dogmes surnuméraires » que les théologiens ont imposé et qui ont eu pour conséquence de diviser parfois cruellement les chrétiens143.
François Brune défend certaines positions relatives à l'exégèse des textes bibliques.
Pour le Père Brune, les théologiens d'Occident catholiques et protestants n'ont, contrairement à leurs homologues orthodoxes, pas assez tenu compte de l'origine de l'enseignement de saint Paul : comme de ce dernier l'a pourtant répété, son enseignement ne lui est pas venu des hommes, pas même des apôtres, mais directement de Dieu. Le père Brune rappelle ici qu'il s'agit avant tout du témoignage d'une expérience mystique bien réelle, contrairement à ce que disent nombre de théologiens qui ne voient dans son langage qu'exagérations poétiques et métaphores. Selon le Père François Brune, qui a écrit un ouvrage sur ce sujet156, c'est, au contraire, par comparaison avec les différentes expériences mystiques de tous les temps, que l'on peut comprendre la vision de saint Paul qui résulte. Par ailleurs, François Brune est convaincu que la rupture entre judaïsme et christianisme était la suite inévitable de l'enseignement et de l'œuvre de Jésus et non de celui de Paul.
Selon saint Maxime le Confesseur cité par le Père Brune, le Christ n'est pas un homme divinisé mais Dieu parfaitement incarné157. Si Jésus a grandi, eu faim et soif, et même peur, s'il a été tenté, c'est non par nécessité mais par effet de sa volonté : le Christ permettait à Son humanité ce qui lui est naturel selon Nonnos de Nisibe et consentait à ses souffrances selon Sophrone de Jérusalem. Pour une certaine tradition théologique occidentale, le Christ est coupé en deux : son âme divine vivait dans la béatitude des Bienheureux tandis que son corps humain souffrait158. Pour les Pères orientaux, la coupure traverse l'âme et le corps tous deux à la fois divin et humain : le corps peut faire des miracles par l'effet de sa divinité, l'âme peut souffrir la déréliction et subir la tentation du fait de son humanité159
Cette double nature était nécessaire pour que le Christ puisse accomplir son œuvre de salut en trois phases simultanées160 :
Le Christ n'octroie pas le salut de l'extérieur, car selon saint Irénée et saint Grégoire de Naziance , il récapitule tous les êtres humains en lui : nous ne sommes pas sauvés pas le mécanisme de la récapitulation car c'est une possibilité que le Christ nous offre et qu'il faut accepter nous sommes remis dans le bon chemins réintroduits dans le processus permettant d'accéder à l'immortalité161. Les commentateurs occidentaux affaiblissent le texte des Pères grecs en n'y voyant qu'une image : ils ne comprennent pas que pour les Pères grecs, comme pour saint Paul, comme pour saint Jean, le temps et l'espace ne jouent pus aucun rôle162. Selon le Père Brune, nombre de mystiques occidentaux ont décrit ce processus en trois phases simultanées comme sainte Julienne de Norwich ou ceux de l'école française de spiritualité du Cardinal de Bérulle163.
Pour François Brune, l'hostie est réellement le corps du Christ. Le sacrifice de la Messe n'est pas un autre sacrifice que celui de la Croix, ce dernier étant unique selon les Écritures164. Chaque messe coïncide avec l'instant même de la mort et de la résurrection du Christ et toutes les hosties consacrées avec le corps du Christ : la messe n'est ni une représentation symbolique, ni le renouvellement d'un événement unique : l'interaction entre ce sacrifice et le communiant ne décroît pas avec la distance spatiale et temporelle, car la messe efface toute préséance entre passé et futur165. Les célébrations de la messe ne constituent pas autant de sacrifices mais autant de moyens de rejoindre, à travers le temps et l'espace, toujours le même et unique sacrifice de la Croix166. François Brune reprend l'analogie de la plaque de l'hologramme pour illustrer que lorsque l'on rompt l'hostie, chaque parcelle demeure le corps du Christ tout entier167.
Le Père Brune pense qu'il y a une convergence entre foi et sciences mais davantage avec les sciences réputées dures, à savoir physique, astrophysique, cosmologie qu'avec la biologie168. Cela lui semble particulièrement vrai concernant la question de l'existence de Dieu au sujet de laquelle il cite souvent les scientifiques pour qui la vie et donc la conscience n'ont pu se former sur notre planète que grâce à des conditions extrêmement précises qui étaient là dès le début du monde : si la densité initiale de la matière, la vitesse de la lumière, la constant gravitationnelle avaient été un tout petit peu différentes, si peu que ce fût, l'humanité n'avait plus aucune chance d'apparaître dans ce monde ; par exemple, Trinh Xuan Thuan qui, pour donner une idée de la précision du réglage nécessaire à l'apparition de la vie, le compare au tir d'un archer qui viserait une cible carrée d'un centimètre de côté placée aux confins de l'Univers à une distance de 15 milliards d'années-lumière169. Il cite également Paul Davies qui en tire la conclusion que l'Univers est « l'expression cohérente, rationnelle, élégante et harmonieuse d'une profond et intentionnel170 ». Il cite aussi William D. Phillips qui en conclut qu'il pourrait arriver que la croyance en Dieu devienne la « conclusion scientifique la plus raisonnable171 ».
Il ne s'agit pas pour le Père Brune de donner une démonstration scientifique de sa théologie mais de souligner des convergences et des analogies qui lui paraissent importants à souligner car elles suffisent à montrer que la conception mystique du christianisme à laquelle il se rattache est loin d'être absurde même si elle paraît loin du sens commun172. À cet égard, il cite Pierre Chaunu pour qui la physique moderne constitue la seule véritable métaphysique de notre temps173. À cet égard, le Père Brune déplore l'attitude de certains théologiens qui préfèrent s'intéresser aux idées plutôt qu'aux faits et aux travaux scientifiques qui authentifient les miracles car mépriser les miracles, est plus grave selon lui que de les réfuter174 : « Tout intellectuel qui se respecte doit aujourd'hui déclarer bien haut : "moi, je croirais plutôt malgré les miracles que grâce à eux". Oh que c'est beau, que c'est noble, cette attitude-là. Le seul problème, c'est que "l'intellectuel" (ou celui qui se considère comme tel), en faut, ne croit déjà plus à grand chose. »
Le Père Brune constate que de nombreux savants comme Erwin Schrödinger, Niels Bohr, Fritjof Capra ont cherché à confronter les nouvelles conceptions scientifiques aux traditions religieuses de l'humanité venues d'Inde, de Chine, du Japon, rarement l'Islam, et pratiquement jamais le christianisme175. Or selon lui, le christianisme, davantage que ces traditions spirituelles qu'il a toutes étudiées, offre beaucoup plus que de simples analogies avec les conceptions scientifiques modernes176. L'erreur des théologiens chrétiens selon le Père Brune est de ne pas avoir éclairé le contenu de la foi chrétienne à la lumière de la science ou quand ils l'on fait de ne se baser que sur les facilités de la physique non relativiste conduisant ainsi au matérialisme et au refus des miracles : imprégnés de la vision mécaniste du monde, leur travail aura consisté à vider le christianisme de tout ce qu'il a de plus fantastique et de plus merveilleux177.
Le Père Brune fait sienne la théorie de William D. Phillips conciliant sa conviction scientifique dans l’immuabilité des lois de la la nature et sa foi chrétienne en la possibilité pour Dieu de faire des miracles : les intervention de Dieu auraient lieu au niveau de la probabilité quantique – où la physique permet une multiplicité de résultantes plus ou moins probables – à partir desquelles Dieu pourrait choisir sans entrer en contradiction avec les lois de la physique178.
Le Père Brune souligne également les passerelles possibles entre surnaturel et sciences. Ainsi, concernant la transcommunication instrumentale (TCI), il cherche à faire connaître les nombreux travaux la concernant dont ceux du centre de recherches « Il Laboratorio » de Bologne dirigé par Enrico Marabini : disposant des meilleurs matériels utilisés par le FBI et les départements scientifiques de toutes les polices d’Europe et des États-Unis, des chercheurs de différentes disciplines comme Daniele Gullà, experte en reconnaissance d’images et de voix humaines devant la justice italienne et le police scientifique de nombreux pays européens, ou comme Paolo Presi ingénieur en aéronautique, ont comparé les enregistrements faits du vivant de la personne à ceux reçu par TCI et affirment qu'on retrouve à 99 % les caractéristiques d’une voix de ces personnes179.
En revanche, le Père Brune regrette que les biologistes ou les spécialistes des sciences de la cognition fassent souvent comme si la physique quantique n'interférait pas avec l'objet de leurs recherches ou rejettent a priori les expériences aux frontières de la mort180.
Dans ses interventions médiatiques, le Père Brune promeut l'idée d'une communication possible avec les personnes décédées : « Le plus scandaleux est le silence, le dédain, voire la censure exercée par la Science et l'Église à l'égard de la découverte sans conteste la plus extraordinaire de notre temps : l'après vie existe et nous pouvons communiquer avec ceux que nous appelons les morts181. » Il est parfois suivi en ce sens par quelques théologiens.
Il intervient régulièrement sur les ondes de la radio Ici et Maintenant ! dans les émissions nocturnes de Jean-Claude Carton. Depuis le départ de ce dernier, François Brune est l'un des parrains de la nouvelle émission de Jean-Claude Carton, Toutes les étoiles en parlent sur idFM radio Enghien.
Il répond aux interviews des journalistes de différents pays : Allemagne, Argentine, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Espagne, États-Unis, Haïti, Italie, Luxembourg, Mexique, Pologne, Porto Rico, Portugal, Roumanie, Russie, Suisse.
Les thèmes les plus demandés concernent les expériences de mort imminente qu'il préfère appeler expériences aux frontières de la mort (EFM), ceux que l’on a cru morts et qui sont revenus à la vie de ce monde, les communications avec les morts (notamment par le phénomène de voix électronique). Mais aussi : le Christ devant la science moderne, les reliques de la Passion du Christ (linceul de Turin, tunique d’Argenteuil, suaire d’Oviedo, Sainte Face de Manoppello), les apparitions de la Vierge au Mexique en 1531 et les apparitions de la Vierge à notre époque en Égypte. S'ajoutent à cela des conférences sur divers mystiques chrétiens, musulmans ou hindous.