30 Septembre 2018
Vers la fin de l’année 1941, l’Esprit Emmanuel, guide de Chico Xavier, se communique à lui pour l’entretenir d’un projet. Il s’agit de transmettre médiumniquement des ouvrages relatant la vie dans le monde spirituel. Peu après, en 1943, un Esprit, André Luiz, médecin lors de sa dernière existence terrestre, dicte par psychographie pendant 700 jours une série de 13 ouvrages où il révèle ce qu’il découvre dans l’au-delà.
Dans la préface du premier ouvrage, Nosso lar, Emmanuel, nous rappelle que le nom d’André Luiz est un nom d’emprunt, l’Esprit, par respect pour sa famille ne veut pas dévoiler qui il est : « Parfois, l’anonymat est fils de la compréhension légitime et du véritable amour. Pour racheter le passé scabreux, les barèmes de la nomenclature usuelle appliquée à la réincarnation changent. L’oubli temporaire fonctionne comme une bénédiction de la Divine Miséricorde. André a eu aussi besoin de tirer le rideau sur lui-même. »
Effectivement, en 1944, Chico Xavier, le médium avait déjà rencontré quelques soucis avec Chroniques de l’au-delà, le premier livre d’Umberto de Campos, un auteur brésilien bien connu désincarné. Suite à la publication de l’ouvrage, la famille de l’auteur a intenté un procès pour usurpation d’identité. C’est un scandale selon les médias et le procès fit beaucoup de bruits. Il se solda par l’acquittement du médium et de la maison d’éditions. Par la suite, cet auteur signera ces autres livres Frère X..
Pour ceux qui étudient la série des ouvrages d’André Luiz, on est enthousiasmé par la richesse des informations que l’on découvre ainsi que par la tournure romancée des textes. Mais qui se cache sous ce pseudonyme ?
Confirmant l’avertissement d’Emmanuel, les diverses investigations entreprises pour connaître l’identité du médecin restent infructueuses jusque dans les années 1960. Il faudra attendre, un peu plus tard, la rencontre, à Uberaba, du médium peintre clairvoyant, Joaquin Alves avec le médium Chico Xavier pour établir un premier portrait d’André Luiz. Mais l’identité n’est pas encore révélée.
En février 1993, lors d’un week-end, Chico Xavier, discutant avec des visiteurs, apporte des informations étonnantes. Dans ce groupe de personnes, il y a un médecin qui a travaillé avec le docteur Carlos Chagas à Rio de Janeiro. Au cours de la conversation, Chico révèle que ce docteur est l’Esprit André Luiz. Volontairement, il a utilisé un nom d’emprunt pour dicter ses livres afin de ne pas créer de problèmes sur le plan terrestre et éviter une nouvelle situation embarrassante pour le médium.
Les idées avaient évolué et la diffusion des ouvrages en 1993 n’était plus à faire, elle était faite. Beaucoup de brésiliens connaissaient la littérature d’André Luiz. C’était donc le bon moment.
Depuis, le fils du docteur Chagas, un scientifique lui aussi, a écrit une biographie sur son père où il raconte que le docteur : « …était un homme simple. Honneurs et louanges ne l’affectaient pas. Son indifférence pour les aspects matériels de la vie était totale, sauf une petite vanité qui l’habitait pour s’habiller avec soin. A sa mort, il ne laissa aucun bien sauf la maison de la rue Paissandu. Plusieurs fois, j’ai essayé de savoir qu’elle était sa position en ce qui concerne la religion. Il était toujours réticent à ce débat. Je crois que son esprit était divisé entre la religiosité profonde de ma mère et mes oncles – qui avaient toujours un chapelet en main – et l’agnosticisme, qui était le point central de la grande majorité des scientifiques de sa génération. Profondément respectueux d’autrui, il ne cherchait pas à essayer de comprendre l’intimité du sentiment religieux. Mon père n’était pas un scientifique universitaire mais un homme de laboratoire, intéressé uniquement dans le progrès intellectuel et une ascension vers une reconnaissance internationale. Ce qu’il voulait, vraiment, c’était servir le peuple brésilien. Il ne vivait pas pour lui-même mais il vivait pour servir autrui. »
Il est né en 1879 à Oliveira dans le Minas Gerais au Brésil. Il est le fils d’un cultivateur de café, José Justiniano das Chagas. Sa mère s’appelle Mariana Candida Chagas.
Il fait ses études secondaires à Sao Paulo puis il rentre à l’école de médecine en 1897. Il obtient son diplôme en 1902 et son doctorat l’année suivante.
Après une brève période en tant que médecin dans l’arrière-pays, le docteur Chagas accepte un poste à Sao Paul avec pour mission de combattre l’épidémie de paludisme qui affecte les travailleurs. Il a l’idée d’utiliser le pyrèthe, un insecticide naturel pour désinfecter les habitations. Il obtient d’excellents résultats qui seront adoptés par le ministère de la santé au Brésil.
En 1906, il retourne à Rio de Janeiro et rejoint l’institut Oswald-Cruz où il travaillera le restant de sa vie. Il étudie les épidémies. Son travail en protozoologie et en médecine tropicale lui valent une renommée aussi bien locale qu’internationale. Il découvre en 1909 la maladie de Chagas aussi appelée trypanosomiase américaine.
En 1917, il accepte le poste de directeur de l’institut qu’il garde jusqu’à son décès en 1934. Il crée des campagnes de prévention contre les épidémies de grippe espagnole, la lèpre et la tuberculose. Il crée aussi une école d’infirmière ainsi que le concept de médecine sanitaire avec des études d’hygiène.
Il sera pressenti deux fois pour le prix Nobel en 1913 et en 1921. Il meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 55 ans.
Marié, il a deux fils, le docteur Carlos Chagas Filho, un éminent scientifique dans le domaine de la neurophysiologie et un autre, Evandro Chagas, également médecin et chercheur en maladies tropicales qui meurt accidentellement à l’âge de 35 ans. Un institut porte son nom.André Luiz
Source : https://www.editions-philman.com/andre-luiz/?v=d3dcf429c679