30 Septembre 2018
La douleur, l’âge, les blessures, autant d’afflictions qui renvoient à la vie corporelle. Combien de temps allons-nous vivre ? Que faire pour guérir ? Quels médicaments devons-nous prendre ? Mais bien souvent le corps n’est pas la source de nos souffrances et le travail que l’on exerce sur lui pour y mettre un terme ne produit pas les effets escomptés.
“Si tu es sur le point de te noyer
Dans les flots de la mer de la vie,
Prends la main de Dieu et va”
Chanté dans la salle d’attente de l’hôpital spirituel dirigé par Maître Valentim
Tous les mois, près de cinq mille personnes viennent pour des consultations spirituelles à l’hôpital dirigé par le docteur Adolfo de Menezes, médecin originaire de l’état du Ceará, ou plutôt par son esprit, incorporé par un homme simple, discret, aimant : Maître Valentim. Âgé de plus de soixante-quinze ans, analphabète, il a déjà vécu en fauteuil roulant, il a déjà été mendiant. Lui même est né dans l’État du Pernambouc. Il raconte qu’enfant déjà, il sentait la présence d’esprits qui le “touchaient” pour lui transmettre enseignements et prescriptions, et qu’il essaya pendant longtemps de ne pas se soucier de ce courant de forces qui le traversait.
Mais peu à peu, les docteurs Bezerra de Menezes et Aguiar Freitas - un autre esprit de médecin qu’il incorpore - lui révélèrent qu’il ne peut pas fuir sa mission, mission qui perdure jusqu'à aujourd’hui, après cinquante ans d’un immense travail réalisé. Nous sommes dans la Maison de Charité Bezerra de Menezes à Gama, ville du District Fédéral, au beau milieu du Brésil : c’est une maison modeste dans un quartier modeste, dont le fonctionnement est assuré par des dizaines de volontaires et qui survit grâce aux donations. Y travaillent des gens ordinaires mais qui eux aussi ont le don d'accueillir en leurs corps des gardiens spirituels, des médecins, des infirmiers. Il s’agit d’une famille, d’une école de spiritualité curative, où convergent des gens venus du Monde entier pour qu’on leur vienne en aide.
Le cancer, la sclérose en plaques, la dépression, la paralysie sont certains des maux dont sont atteints les patients qui viennent consulter Maître Valentim, en personne et à distance. Et même si la médecine orthodoxe n’arrive ni à expliquer ni à prouver l’efficacité de ces traitements, on compte de fait des milliers de récits de guérisons chez tous ces gens.
Les lundis, mercredis et samedis matin, une file se forme. Un à un, les patients se présentent devant le maître. Tantôt manipulant une paire de ciseaux, tantôt prononçant des mots indéchiffrables, tantôt donnant des conseils, il exécute ainsi l’une après l’autre les opérations spirituelles. Puis, les patients sont priés de revenir une semaine plus tard pour retirer spirituellement les points de suture. Il n’y a pas de méthode fixe et bien souvent, la personne qui se présente n’est pas le patient à traiter, celui-ci n’ayant pas toujours la possibilité de venir. Dans ce cas, la personne est priée de laisser le nom, l’adresse et la photo du malade. Aussitôt que possible, Maître Valentim transmettra le traitement à distance.
“Je n’ai pas choisi, j’ai été choisi”
Mestre Valentim
La maison est chrétienne, comme l’était le docteur Bezerra, mais elle accueille toutes les confessions sans discrimination. On distribue des roses au mères qui sont présentes, des cantiques font passer le temps pendant l’attente. Il n’est pas question d’entrer en compétition avec la médecine traditionnelle mais au contraire d’encourager les patients à suivre les deux traitements à la fois.
Tous les jours, des récits et des sourires témoignent d’une nouvelle guérison, tandis que d’autres familles attendent patiemment de pouvoir elles aussi raconter un jour leurs histoires. Au téléphone et dans les lettres de remerciements, des pleurs, l’émotion et le soulagement de ceux qui sont guéris. La voix douce de Maître Valentim et l’émerveillement qui se répand autour de lui nous enseignent une leçon : croire, c’est guérir.